Lina ben Mhenni est l’une des figures de la révolution du Jasmin. Son blog, A Tunisian Girl, a permis de faire connaître la répression féroce du régime de Ben Ali. Après l’immolation de Mohammed Bouazizi, elle se rend sur place, prend des photos, recueille des témoignages, alors que peu deTunisiens ont encore entendu parler de la révolte qui gronde.
Elle informe la presse internationale, des milliers de personnes se connectent rapidement sur son blog. Elle veut tirer les leçons de la révolte dans le bassin minier de Gafsa, qui a été étouffée en 2008.
La jeune femme de 28 ans n’a cependant pas attendu le “printemps arabe” pour s’engager : elle tient son blog depuis 2007, rencontre des opposants, fait campagne pour la libération d’étudiants détenus pour leurs activités syndicales… Elle est constamment traquée par la police politique.
Très courtisée depuis le départ de Ben Ali, la blogueuse participe à l’Instance nationale indépendante pour la réforme de l’information et de la communication, avant de jeter l’éponge le 27 mai. “Je suis un électron libre et je ne souhaite pas entrer dans un gouvernement, explique Lina. Je pense que je peux être beaucoup plus utile ailleurs.”
Professeur d’anglais, elle voyage beaucoup ces derniers mois pour raconter son expérience dans la révolution du Jasmin. Elle vient de publier Tunisian Girl, aux éditions Indigènes. Malgré certaines déceptions après le départ de Ben Ali, elle reste positive : “Tant que les Tunisiens continueront à se battre pour leur pays, je serai optimiste.”